A toi,  enfant du futur que je ne verrais pas.

Peut-être trouveras-tu cet écrit par hasard et ne comprendras pas; peut-être auras-tu peur de lire la suite ou peut-être seras-tu curieux; car je ne me tairais plus. Depuis trop longtemps ma société m'oppresse, me laisse et me blesse; elle ne me croit pas, ne me croit plus, elle à décidé d'abandonner mes idées, mes rêves. Jamais ils ne m'ont cru et pourtant, j'en suis convaincu, persuadé; et cette pensée est intimement ancré dans mon esprit...L'Atlantide... Citée de la grandeur et de la puissance; pays déchu de l'hypocrisie et de la duplicité; engloutie et cachée de notre morale et de nos yeux voraces.Les habitants ne me suivent plus, se détourne de moi lorsque je pense à cette antique civilisation... Ce n'est qu'un mythe, ce n'est qu'une légende... Et pourtant j'y crois! De toutes mes forces, de tout mon corps, de toute mon âme! Et je suis sur qu'un jour, les atlantes superbes, seront de nouveaux inondés et baignés de la gracieuse lumière divine et partageront leur savoir infini sur la vie! Mais ici, dans cette société... Il n'en sera rien...Alors je m'en remet à toi, enfant du futur; à toi et à tes idéaux; à toi et à ta soif d'aventures; à toi et à ton courage; à toi et ta foi... Car toi seul pourra chercher dans les récifs reposant au fond de l'océan immense cette belle et magnifique citée, endormie et somnolente, patientant en attendant ta venue...Pense! Imagine! Crois! Et vis! Et ainsi tu pourras accomplir le rêve d'un vieil homme désabusé et raillé qui a encore l'espérance, la hardiesse de croire à un rêve d'enfant...

Platon.


L'historien à la barbe blanchit reposa la lettre de papier fragile et jaunit dans son écrin de velours abimé; à certains endroits déchirée et à d'autres brouillées; le temps et les innombrables lectures avaient endommagés la fine couche d'encre. L'ancêtre de la philosophie avait laissé derrière lui un songe, un rêve oublié et gardé secret. Le vieil homme referma l'imposante vitre de verre sur le précieux document, l'emprisonnant une fois encore; et fit claquer ses gants contre ses mains ridées. Ses yeux yeux avaient glissé maintes et maintes fois sur ces lignes, sur cet ultimes écrit du grand Platon et pourtant, il ne s'y croyait pas...

Ils étaient à présent en 1898, et les idées fusaient comme d'innombrables papillons s'envolant, plus beaux et plus majestueux les uns que les autres. La vapeur et la locomotive, la "fée électricité" et leurs brillantes jumelles s'entretuaient afin de survivre, chaque jour un peu plus que le précédent avant de sombrer, submergées par de plus filantes innovations. Tout avançait et pourtant, la nostalgie des utopies anciennes tenait le cœur de beaucoup d'entre eux. «L'Atlantide et la Lémurie». Jamais elles ne furent aussi proches, fugaces et attirantes; à la fois aimées et détestées; espérées et craintes par les deux camps divisant la société. Et alors que les opposants luttent fébrilement contre les mots et les idées; plusieurs d'entre eux prennent en main les brides du destin... L'Europe supporte "Magellan" dans cette longue épopée alors que les États-Unis et leur "Georges Washington" sont portés par le flot d'une fortune bienfaitrice; tous sur la houle ténébreuse. Et dans leur exploration des profondeurs de la mer, caché dans les lames de fond, rôde et plane le spectre du grand capitaine Némo et de son Nautilus assassin...

Qui gagnera cette course aux rêves et à la destinée, alors que le monde n'a de cesse de changer; tandis qu'à tout jamais... L'Atlantide repose... Attendant son jour...